Dernière mise à jour le 29 avril 2024 à 17h19
Faire un tour du monde en famille peut déjà passer pour une petite folie pour certains mais il y a des familles qui ont décidé de corser encore un peu plus les choses en faisant un tour du monde en famille à vélo ! Bien souvent, ils ne se contentent pas de partir en couple avec un bébé dans une remorque. Non, ils sortent le grand jeu et partent avec des enfants de 5, 7 ou 10 ans. Cela m’impressionne tellement que j’ai décidé de leur consacrer une série d’articles afin d’approfondir le sujet, d’en savoir un peu plus et peut-être de vous donner des idées. J’ai décidé de commencer par des interviews de familles avant de faire un récapitulatif sur ce mode de transport en tour du monde en famille.
Sandrine, la maman qui se cache derrière le blog Allons voir si la terre est ronde ouvre le bal des interviews.
Allons voir si la terre est ronde
Sandrine, Philippe et leurs 4 enfants sont partis pour un tour du monde en famille à vélo entre 2011 et 2012. A cette époque, les enfants avaient 5, 7, 11 et 12 ans. Les deux grands avaient leurs propres vélos et les deux plus jeunes étaient à l’avant des vélos des parents, sur des tandems mixtes.
1. Un tour du monde peut être éprouvant pour tout type de voyageurs. Comment gère-t-on les étapes à vélo avec les enfants (distance, difficulté des étapes, intempéries, problèmes techniques, moral des troupes) ?
Un tour du monde est probablement « éprouvant » si on veut tout faire. Nous avions essayé d’avoir le moins de contraintes possibles en ce qui concerne les dates « obligatoires » à savoir les transports. C’est à notre sens le point le plus difficile car il faut être dans un lieu donné à un jour donné et donc se dépêcher. Nous n’avions sur une année que 4 dates fixes : le billet du transibérien car nous le prenions en plein été période d’affluence et voulions avoir 6 places à côté, . Puis nos 3 billets d’avion (Pékin- Nouméa, Nouméa- Santiago du Chili et Lima-Madrid). Le reste du temps rien n’était planifié et ceci nous a donné une grande liberté pour gérer les étapes. Nous avons volontairement commencé de chez nous pour prendre tranquillement le rythme du voyage et trouver nos repères. Fermer la porte de sa maison et partir ainsi à l’aventure était fabuleux. Les étapes n’étaient pas fixées à l’avance et nous avancions en fonction de l’humeur du jour, de la météo (finalement quand il pleut , on a tendance à rouler plus car on n’est pas vraiment tenté de s’arrêter jouer ; mais hormis l’Allemagne nous avons eu peu de pluie.), des rencontres et de la motivation des uns et des autres. Les rencontres ont été présentes dès le début et un moteur fabuleux pour toute la troupe. Les enfants étaient toujours d’accord pour parcourir des kilomètres en plus pour répondre à une invitation sympa. Nous avons aussi à certains moments fait des pauses de quelques jours car nous sentions que c’était nécessaire pour l’un ou l’autre. La distance n’était donc pas définie, et a varié de 5 km à 125 km par jour.
Pour les intempéries, bien obligé de faire avec , mais la météo a été assez clémente sauf en Allemagne et nous avons un jour pris le train pour éviter quelques jours de pédalage sous la pluie. Plus que pédaler c’est monter et démonter la tente sous la pluie qui est pénible. Le moral des troupes avec des enfants peut être rapidement difficile mais il a l’avantage de s’améliorer tout aussi rapidement (quelques friandises, des animaux croisés, et surtout la magie des rencontres qui arrivaient à chaque fois que l’on rencontrait une difficulté) et la gentillesse, la générosité des personnes rencontrées ont toujours ravi tout le monde. Je me souviens d’un jour en Mongolie où il pleuvait et nous ne trouvions pas d’endroit pour nous arrêter déjeuner. Ma fille de 7 ans râlait en disant que ses amis eux, étaient au chaud chez eux et qu’elle en avait marre d’être obligée d’être dehors au froid et sous la pluie. Puis nous avons trouvé un petit guanz « cantine » sur le bord de la route où manger au chaud. Après être reparti, des cavaliers nous ont doublé, se sont arrêtés et lui ont proposé de monter à cheval avec eux. Elle était aux anges et ne voulait plus du tout rentrer chez elle. Rassurant pour les parents qui ont tendance à culpabiliser quand les situations sont difficiles. Cela montre aussi aux enfants que oui c’est parfois difficile mais que ces difficultés disparaissent vite et sont remplacées par des rencontres magiques. Après la pluie, il finit toujours par faire beau, et après une montée, il y a toujours une descente !
Pour les problèmes techniques, on s’arrêtait le temps de réparer et on repartait! Principalement des crevaisons, et la casse du cadre au tout début du voyage mais qui a finalement pu être réparé assez rapidement et nous aura permis d’aller voir des amis qui n’étaient pas sur notre route.
Avec des enfants, il faut savoir (à vélo ou non) être à leur écoute et trouver des compromis (on continue un peu mais on s’arrêtera à la prochaine aire de jeu ou dès qu’on trouve une glace, on va plus loin aujourd’hui mais demain repos…). Globalement sur 400 jours de voyage nous avons pédalé 230 jours environ ce qui fait moins de 2 jours sur 3. Et la liberté de pouvoir ou non avancer chaque jour a été un des plus grand luxe du voyage.
2. Comment avez-vous préparé ce tour du monde à vélo ? J’ai lu sur votre blog que vous aimiez la randonnée en montagne et que vous faisiez déjà pas mal de vélo quand vous avez eu vos premiers enfants. Le vélo a toujours fait partie intégrante de la vie des enfants ?
Non le vélo n’a pas toujours fait partie de notre vie, ou alors comme beaucoup de personne de temps en temps pour faire une petite promenade. La randonnée en montagne devenait difficile avec 4 enfants entre 0 et 7 ans, mais nos envies de grand air étaient toujours présentes. Nous avons acheté une remorque pour transporter nos enfants à la crèche ou l’école puis fait des balades plus grandes et rapidement pris le virus. Difficile d’envisager un autre mode de voyage maintenant.
La préparation s’est faite sur 15 mois après la décision prise. C’est sûrement de prendre la décision de partir qui est le plus dur. Une fois cela fait les choses se mettent en place. Nous avons choisi les vélos après quelques essais (mais avions déjà un tandem mixte depuis 2 ans), puis défini l’itinéraire en fonction de nos envies (Mongolie, Nouvelle Calédonie, Amérique du Sud) des contraintes météo et des saisons et en essayant de prendre le moins possible l’avion. Il a fallu renoncer à certains pays ou région (Nouvelle Zélande, Patagonie) pour ne pas devoir courir. Restait à organiser l’école pour les enfants, choisir le matériel et les vêtements, définir les vaccinations et la pharmacie à prendre ( mais en tant que pédiatre, ce n’était pas très difficile pour moi!) et préparer toute la paperasse et le déménagement.
Pour la préparation physique, il n’y en pas pas eu de particulière. Nous avions déjà expérimenté des petits voyages à vélos (week-end puis sortie sur 10 jours et 3 semaines) ce qui nous permettait d’avoir une bonne idée du matériel à avoir ou non. Physiquement les enfants possèdent beaucoup d’ énergie dès lors qu’ils sont motivés. Nous roulions peu les premiers jours et l’entraînement se fait au fur et à mesure. Cela nous a permis sur la fin du voyage de faire des étapes de plus de 80 km plusieurs jours de suite avec beaucoup de dénivelés car tout le monde était content de rentrer et de retrouver amis et famille.
La configuration avec 2 tandems et 2 vélos enfants était idéale pour nous. La troisième de 7 ans pouvait de temps en temps prendre le vélo de sa grande soeur qui venait se reposer sur le tandem. Ce n’était que sur des distances peu importantes mais moralement la grande savait qu’elle pouvait « souffler » de temps à autre. De plus ce tandem mixte où l’enfant est assis devant permet de discuter facilement, les enfants pouvaient lire un livre ou faire l’école tout en étant sur le vélo.
3. Voyager avec des enfants facilite le contact avec les locaux. Est-ce que le fait de se déplacer à vélo aide un peu plus ? Quel était le regard des populations sur vos engins ?
A consommer sans modération !
Retrouvez les aventures de Sandrine, Philippe et leurs 4 enfants sur leur blog – Allons voir si la terre est ronde. Vous pourrez en apprendre plus sur leur projet, leur itinéraire, leur matériel et bien-sûr leurs aventures !
Crédit photos : Allons voir si la terre est ronde
Alors, ça vous inspire un tour du monde en famille à vélo ?
Sylvie Mots d ici d ailleurs
Juste… respect. .. et aussi waouhhh !
Maman Globetrotteuse
N’est-ce pas 😉
Thib
Impressionnant ! Et inspirant…
Maman Globetrotteuse
Thibin ! 😀 Ton 1er com’ ici 😉