Dernière mise à jour le 30 avril 2024 à 6h51
Voici le 3ème épisode de la série tour du monde en famille en camping car. Après Nadja et Fabrice, c’est Pascale de la Famille Poos autour du monde qui a accepté de répondre à quelques questions. La famille Poos est partie faire un tour du monde en camping-car en 2009. Il y a Pascale, la maman ; Pascal, le papa et leurs trois enfants : Marion, Julie et Romain.
1. Comment est né votre projet de tour du monde en famille et pourquoi avoir choisi le camping-car comme mode de transport ?
Nous partions régulièrement avec des amis en vacances et avec nos enfants :
– trek au Maroc : les 4 enfants (des deux familles bien sûr) avaient de 2 et 8 ans à l’époque
– 2 randonnées à vélo, portes-bébé pour ceux qui étaient trop petits, avec les tentes, dans le Sud-Ouest (15 jours) et sur la côte Atlantique entre Soulac sur Mer et Biarritz (3 semaines).
On était dans l’avion, revenant d’un trek dans le désert tunisien, toujours avec les enfants, j’ai demandé à notre ami Fred où on allait la prochaine fois. Il a répondu sur le ton de la plaisanterie que ce serait le tour du monde. J’ai dit OK. C’était en 2005, et l’idée est restée dans ma tête. Pascal trouvait le projet « fou » et n’y croyait pas, mais petit à petit, à force d’en parler, le projet tour du monde sacs à dos commençait à voir le jour. Puis je me suis cassée la jambe au ski en 2006, la rééducation fut longue et en discutant avec un ami du voyage, il m’a dit : « vous n’avez qu’à partir en camping-car, comme ça, pas à marcher avec les sacs et vous aurez votre maison avec vous ! ». « Un camping-car, mais c’est pour les vieux, les retraités », c’était notre première impression du monde du camping-car. Puis à surfer sur Internet, nous avons découvert que quelques familles ou couples étaient partis, ils n’étaient pas nombreux à l’époque. Le projet commençait à plaire un peu plus à Pascal.
2. Comment se passent les traversées en cargo ? Y-a-t-il des risques de se faire voler une partie de ses affaires restées dans le camping-car ?
L’étape « cargo » est une des étapes les plus ennuyeuses dans le voyage, surtout pour les premières traversées où on est totalement novice dans un domaine totalement étranger : compagnies, transitaires, agents maritimes, douanes, etc. Concernant les vols, on a eu de la chance car sur 4 traversées, aucun souci. Par contre nous connaissons des voyageurs qui ont eu des problèmes.
3. Quel modèle de camping-car avez-vous choisi et pourquoi ? Si vous deviez repartir, feriez-vous le même choix ?
Je trouve que le camping-car n’est pas prévu pour les familles de 5 personnes, surtout quand on va vivre dedans pendant des mois. Nous avons privilégié d’avoir un grand lit permanent à l’arrière pour nous les parents et une grande capucine pour les enfants qui leur permettait de dormir à 3 dedans. L’avantage de cette disposition était que nous avions une grande soute sous notre lit, et nous avons pu y entreposer pleins d’affaires, pièces de rechange, et même à la fin du voyage aménager un lit-cachette pour le petit de 6 ans.
A refaire avec les enfants, je ne pense pas qu’on changerait la disposition, par contre notre camping-car n’avait pas assez de garde au sol et un porte à faux trop important, ce qui fait que nous avons pas mal touché, surtout en Amérique du Sud.
Nous prévoyons de repartir un jour à deux, et là le camping-car sera différent selon Pascal, forcément plus petit, mais avec une grande garde au sol, pas spécialement 4X4.
4. Avez-vous suivi (ou votre mari !) une formation en mécanique avant de partir (j’ai vu sur votre blog que ce n’était pas spécialement son truc) ?
Non, aucune formation. C’est vrai qu’il n’y connaît rien en mécanique pure, mais par contre il bricole beaucoup. On s’est donc dit que s’il y avait des problèmes moteur, on trouverait forcément des mécaniciens partout dans le monde. Pour tous les autres soucis mineurs, il a géré avec les moyens du bord.
5. On peut penser que le camping-car est une façon plus économique de faire le tour du monde en famille car on peut économiser sur les hôtels. Est-ce vraiment le cas (places de camping, traversées cargo) ?
Je ne pense pas que ce soit plus économique car il faut quand même investir dans l’achat du camping-car, y rajouter en effet les traversées. Par contre, c’est une autre façon de voyager. Vous êtes en permanence dans votre maison roulante, et vous vous arrêtez où bon vous semble : un coin tranquille en pleine nature, à l’écart des gens, une plage. Pas de logement à chercher, de restaurant, comme à la maison quoi ! Nous n’allons quasiment jamais dans les campings car nous n’aimons pas et surtout nous n’en avons pas besoin. Les rares fois où nous y sommes allés étaient quand nous étions dans des grandes villes ou dans certains parcs nationaux.
6. Qu’est-ce que ce tour du monde a apporté à votre famille ?
Le tour du monde nous a apporté en premier le plaisir de vivre tous ensemble, en famille, pendant 16 mois, de partager, découvrir. Ne pas avoir à gérer des choses superflues, pas de contraintes. On revient changés du voyage, plus zen, plus ouverts, surtout nous les adultes. On revient surtout avec une envie folle de repartir, quand les enfants seront autonomes, avant la retraite officielle bien entendu. Du coté des enfants, je ne pense pas qu’ils aient changé vraiment. Par contre leur vision du monde est totalement différente, ils ont pris conscience du fait qu’ils sont bien lotis en France, mais aussi qu’ils pourraient très bien partir à l’étranger pour s’y installer, qu’il n’y a pas que la France où l’on peut vivre. Ils ont maintenant une certaine connaissance géographique et une culture qu’ils n’avaient pas avant.
7. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre livre « Notre tour du monde à nous » ?
Ce livre n’est pas de la littérature, ce ne sont que toutes les notes que j’ai prises quotidiennement depuis notre départ. Au jour le jour je notais ce que l’on voyait, ce qu’on faisait, une pensée, une vision, un ressenti, etc. J’écrivais à la main, puis au fur et à mesure, les feuilles s’accumulaient. On les a donc retranscrites sur ordinateur car cela prenait moins de place. Une fois rentrés à la maison, Pascal, étant au chômage à cette époque, les a reprises pour en refaire la présentation, que ce soit plus joli. Finalement, on s’est dit que ce serait sympa d’en faire un livre souvenir plutôt qu’un vulgaire fichier de traitement de texte, autoédité, pour nous, notre famille et nos amis proches. On ne voulait pas spécialement le vendre et en faire de l’argent, mais quelques personnes l’ont acheté et nous ont fait de gentils commentaires, donc on l’a laissé en ligne.
Encore un témoignage qui donne envie de partir tout de suite ! Merci à Pascale et je vous invite à découvrir leur blog également.
Vincent
Bonjour, c’est vraiment une vraie aventure, que de voyager et de prendre ses vacances en famille à l’aide d’un camping-car, je vous envie 😉