Voyager durable : voyages et protection de la planète sont-ils compatibles ?

Dernière mise à jour le 15 avril 2019 à 10h47

Carine est une maman expatriée à Singapour avec son mari et leurs 2 petits garçons de 4 et 7 ans. Ils aiment beaucoup voyager, découvrir. Seulement, ils se posent la question de l’impact de leurs voyages sur la planète. Un article invité engagé qui vous fera peut-être ouvrir les yeux. Cela s’applique bien évidemment à tous les voyageurs, pas seulement à ceux qui voyagent en famille. Alors, voyages et protection de la planète sont-ils compatibles ?

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Soleil, repos, cocktails multicolores les pieds dans l’eau, excursions inoubliables à l’autre bout du monde… en couple, en famille, par le CE ou en solo, les destinations les plus attractives sont accessibles et il y en a pour tous les goûts. Quelques heures de vol et voilà que l’on peut troquer la doudoune contre le bikini !

Mais à l’heure où le bilan atmosphérique est des plus alarmants, est-il encore raisonnable de voyager ? Quel est l’impact de nos déplacements ? Est-il possible de voyager proprement ?

C’est un fait, voyager pollue…

A moins de ne se déplacer à vélo ou bien à pied.
Et l’avion plus que tout autre mode de transport : 3 fois plus que la voiture, 30 fois plus que le train. En brûlant du kérosène, l’avion émet de nombreux gaz, dont le CO2, la vapeur d’eau et l’oxyde d’azote. Ces gaz, cumulés de manière excessive dans l’atmosphère, empêchent une partie des rayons du soleil (les infrarouges), de repartir vers l’espace, engendrant un „effet de serre” et participant ainsi au réchauffement climatique de la planète.

Crédit photo : CEA

Dans son rapport rendu fin mars 2014, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoit une augmentation des températures terrestres de 4°C d’ici 2100. Nous témoignons déjà de signes visibles liés au changement climatique : décalage des saisons, vagues de chaleur, sécheresse, inondations, cyclones… Mais les conséquences de ce réchauffement s’annoncent encore plus inquiétantes dans les années à venir : inondation des villes côtières, submersion de petites îles, extinction d’espèces animales, manque d’eau douce, maladies, migration…

GIEC: Les points essentiels à retenir du volume… by developpement-durable

Les déplacements aériens sont responsables à eux seuls chaque année d’autant d’émissions de CO2 que n’en produit l’Allemagne entière en un an ! Un aller-retour Paris-Singapour, c’est 4,54 tonnes de CO2 par personne déversées dans l’atmosphère, alors que la Terre ne peut absorber que 2 tonnes par personne… par an ! Sachant que le traffic aérien croît de 5% annuellement, il est urgent de prendre des mesures !

Faut-il arrêter de voyager ?

Voici quelques pistes à suivre avant d’en arriver à complètement nous sédentariser :

• • Limiter la distance de nos déplacements et la fréquence de nos voyages. Explorer notre ville et notre région, se détendre à la maison, ça a aussi du bon !

• • Choisir des moyens de transport alternatifs à l’avion. Chevaucher son vélo, prendre le bus ou le train (et le temps) permet de découvrir un pays, une population de l’intérieur, et de rapporter quelques souvenirs épiques !

• S’engager dans des projets de compensation d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Comment compenser nos émissions de GES ?

Qui se nourrit de CO2 et oxygène notre atmosphère, permettant à l’Homme et à de nombreuses espèces de vivre en symbiose (dans un monde idéal) sur la planète ? Les arbres, bien sûr !

Plusieurs organisations se sont formées autour de ce raisonnement : si l’on veut renverser la situation climatique, il faut d’une part arrêter de déforester, et d’autre part PLANTER.

Voici l’une d’elle, personnellement testée et approuvée !

L’entreprise sociale Tree Nation s’est fixé pour mission de reforester la planète, de créer des puits de carbone pour compenser les émissions liées aux activités humaines, et lutter par ce biais contre la désertification, préserver la biodiversité et apporter un développement durable aux communautés locales. Belle mission ! Mais qui ne peut être accomplie que par des membres volontaires : planteurs individuels, groupes d’amis, d’étudiants ou entreprises. A date, plus de 750 000 arbres ont été plantés par la communauté, regroupant plus de 100 000 membres et 217 entreprises.

Mais pour réparer les dégâts causés au cours des 10 dernières années, ce sont 10 milliards d’arbres qu’il faudrait planter !

Pas besoin d’avoir la main verte pour reforester !
A vos clics, prêts… plantez !

Comment ça fonctionne ?

1) Créez votre profil.
2) Choisissez un projet, qui se rapporte à un lieu de plantation.
3) Sélectionnez l’espèce d’arbre, ou le lot d’arbres, que vous souhaitez planter.
4) Payez via Paypal.
5) Aussitôt, sur votre profil, s’affiche le certificat de votre arbre et son homologue virtuel, que vous pouvez personnaliser avec un nom, une photo, un message… Vous pouvez suivre la croissance de votre arbre, l’arroser virtuellement et le planter dans la fôret virtuelle d’un autre membre, ou bien créer la vôtre !
6) Au bout de 200 gouttes virtuelles cliquées, un sponsor vous offre le jumeau de votre arbre ou de votre lot d’arbres. Ainsi vous doublez votre quantité d’arbres plantés !

Vous avez aussi la possibilité d’offrir des arbres (un chouette cadeau de naissance par exemple !). Et Tree Nation vous offre un arbre chaque fois que vous complétez une „Tree action” : poster le logo Tree Nation sur facebook ou sur votre blog, traduire une page du site dans une autre langue, écrire un poème faisant l’éloge de la nature…

Parallèlement, sur le terrain, des professionnels s’occupent de suivre les différents stades de développement des arbres et de leur apporter tous les soins nécessaires à leur longévité. Vous êtes aussi régulièrement tenus informés de l’avancée des projets et des nouveautés.

D’autres organismes comme CO2solidaire ou Climat Mundi vous proposent d’acheter des crédits carbone compensant au plus juste vos émissions par le biais d’un calculateur. Vous entrez votre destination de départ, celle d’arrivée, le nombre de personnes voyageant. Le montant relatif à votre trajet permettant de compenser vos émissions s’affiche automatiquement et l’argent que vous versez en ligne est alors injecté dans des projets de reforestation ou de réduction d’émissions, comme par exemple l’implantation d’éoliennes pour remplacer la production d’électricité au charbon.

Les grandes sommités de ce monde ont prévu de se rencontrer à Paris en 2015 pour discuter de la situation climatique… D’ici là, nous aurons continué à manger, nous habiller, travailler, surfer , voyager… et des tonnes de gaz étouffants auront encore été lâchés !

Vous et moi, nous avons le pouvoir d’agir concrètement dès à présent !

En limitant et compensant nos déplacements motorisés, mais aussi en agissant sur d’autres facteurs d’émissions de GES.

Au quotidien, nous pouvons : abaisser notre consommation énergétique, utiliser moins de climatisation/de chauffage, d’avantage d’énergies renouvelables ; réparer, réutiliser, acheter des produits de seconde main ; faire attention à ce que nous mettons dans notre assiette : privilégier les produits locaux, de saison, limiter/bannir la viande (l’élevage intensif étant responsable de fortes émanations de méthane et du déboisement) ; trier et recycler nos déchêts…

Ce sont nos actions individuelles, qui regroupées, feront une différence !

Pour que nos petits globetrotteurs aient aussi un jour la chance d’apprécier les beautés dont regorge notre planète, c’est à nous de prendre conscience de l’impact de nos actes et de la chérir… sans plus attendre.