Vous le savez peut-être, Oman est notre pays préféré au Moyen-Orient. Nous vous avions d’ailleurs proposé il y a quelques années, notre circuit de 10 jours à Oman. Nous avions fait toute la côte nord et un petit crochet par le désert de Wahiba Sands.
Les Omanais sont d’un accueil et d’une gentillesse incroyable. Les infrastructures touristiques sont de plus en plus abouties et les routes sont, dans l’ensemble, vraiment très bonnes. Cela en fait donc à mes yeux une parfaite destination en famille. Selon votre degré d’aventure, vous pourrez opter pour le farniente plage ou pour l’escalade dans les wadis.
Après cette petite intro, vous vous doutez bien quand lorsque nous sommes revenus en expatriation dans le coin (Emirats Arabes Unis), nous avons voulu retourner à Oman. Mais cette fois-ci, nous avons opté pour le sud d’Oman, dans la région du Dhofar, à Salalah.
Le Dhofar n’est pas dangereux si vous n’allez pas vers la frontière avec le Yémen. Voir les zones de vigilance sur le site du gouvernement français.
Rayonnement en étoile
Nous sommes en général adeptes du road trip en changeant régulièrement d’endroit pour dormir. Mais après étude de la région du Dhofar à Oman, j’ai réalisé que l’on pouvait choisir Salalah comme point de chute et rayonner en étoile.
Nous avons juste dû faire beaucoup de route le 4ème jour quand nous avons décidé d’aller jusqu’au Wadi Ash Shuwaymiyyah.
Jour 1 : Abu Dhabi – Salalah
Depuis Abu Dhabi, il aurait fallu compter 8-10h par la route et nous décidons donc de prendre l’avion et de louer une voiture sur place à l’aéroport pour nous éviter de la fatigue puisque nous n’avons qu’une petite semaine de vacances.
C’est déjà le milieu de l’après-midi et nous avons juste le temps d’aller faire une promenade sur la plage de Salalah (coordonnées GPS) avant d’aller faire des courses pour la semaine (Carrefour).
Le plage me rappelle celles du Sri Lanka…
Jour 2 : Wadi Darbat & Khor Rori
Premier vrai jour du séjour, nous décidons de commencer par explorer l’est de Salalah.
Premier arrêt au Wadi Darbat. C’est vraiment très joli et nous sommes seuls sur place (nous sommes en octobre, je vous en reparlerai sur la meilleure saison pour partir…).
Nous reprenons la voiture et décidons de continuer la route qui monte pour aller voir un arbre vieux de 1000 ans tout au bout du chemin. Je l’avais repéré sur un blog anglophone. Majestueux. L’arbre est situé proche de l’eau et les enfants peuvent courrir, se défouler avant de poursuivre la route.
Notre prochaine destination est Khor Rori. Khor Rori (coordonnées GPS) est un site archéologique côtier présentant les ruines d’une ancienne ville portuaire. Il faut s’aquitter d’un droit d’entrée pour accéder sur le site. Clairement, les ruines ne sont pas dingues mais la plage située en contrebas est un petit bijou : du sable fin, de l’eau turquoise, des vagues pour s’amuser et pas un chat à l’horizon. Faites tout de même attention aux courants avec des enfants.
C’est le spot idéal pour pique-niquer après la baignade. Nous y passons l’après-midi.
Jour 3 : Taiq Sinkhole, Jabal Samhan et Baobabs
Cette 3ème journée est vraiment dingue et plutôt dense.
Nous décidons d’aller au Taiq Sinkhole (coordonnées GPS). Quand vous êtes sur le parking face au sinkhole (sorte de grand cratère), il faut partir vers la droite. Une marque indique même le chemin de randonnée. Et dans le doute, demandez au petit monsieur qui vend du thé, du café à côté du parking.
Nous n’avons pas fait le tour complet du sinkhole car cela représente une sacrée rando mais nous avons fait tout un côté avant de revenir sur nos pas. C’était super de voir les roses du désert en fleurs et les dromadaires en paturage à flan de montagne.
Le chemin est assez éloigné du précipice mais ayez bien vos enfants toujours sous surveillance.
Nous nous dirigeons ensuite vers Jabal Samhan viewpoint pour la vue et le pique-nique ! Une roche permet de s’abriter du soleil et nous laisse profiter de la vue incroyable sur la vallée. Un chouette spot (coordonnées GPS).
Notre prochaine étape ? La forêt de baobabs ! (Coordonnées GPS) Oui, il y a des baobabs à Oman et plutôt balaises. Une chouette promenade permet d’observer plus de 20 baobabs sur un petit chemin sur lequel il faut faire l’aller-retour. Le dernier baobab est énorme.
Preuve en est la dimension de nos 2 petits globetrotteurs et des 2 ados de nos amis : à 4 sur la branche de gauche, ayant tout de même l’air bien ridicules .
Il fait assez chaud et nous avons tous très envie de retourner nous baigner à Khor Rori mais avant, sur le chemin, nous passons à « Location of Gravity » (coordonnées GPS). Et ça, si vous arrivez à le faire, cela fera sourire tout le monde dans la voiture. On a galéré (mais insisté !) et je vais essayer de vous expliquer comment faire et à quoi vous attendre.
Certains appellent cet endroit magnetic road. En gros, on a l’impression que la route monte mais la voiture avance toute seule comme aspirée par un champ magnétique sans que l’on appuie sur l’accélérateur.
Quand vous arrivez de la baobab forrest, vous êtes dans le bon sens (la mer devant vous). Dès que vous voyez la pancarte avec le petit parking de terre à côté, vous êtes au bon endroit pour commencer. Mettez-vous sur la route au point mort et que la magie opère.
Faites attention quand même à tous les gugus comme vous qui tentent le coup.
Après 2-3 sessions de magnetic road, direction la plage de Khor Rori via des chemins de pierre sans repasser par l’accueil officiel qui est fermé à cette heure-là (il faut un 4×4 ; nous nous sommes fait emmené par nos amis qui avaient repéré les lieux la veille au soir pour y camper) pour baignade et coucher du soleil.
Jour 4 : en route pour Wadi Ash Shuwaymiyyah
⚠️ Clairement, on a eu envie d’aller explorer très à l’est du Dhofar car nous sommes toujours à la recherche de la prochaine aventure sympa mais cela représente beaucoup trop de route sur une journée. Avec des ados, ça passe (et encore, c’était limite). Avec des petits, oubliez ou dormez vers le wadi pour ne pas tout faire dans la journée.
3h de route pour aller jusqu’à la piste d’entrée du Wadi Ash en passant par la côte et encore une piste de 25 km pour aller jusqu’au wadi lui-même (en berline, ça passe mais nous étions assez lents dans notre progression…). Bref.
Premier arrêt de notre périple du jour : le Wadi Suneik (coordonnées GPS) que nous avons repéré pour pique-niquer. Au final, pas mal de moustiques et de la végétation type roseaux bien denses qui nous empêchent de nous baigner. Pas dingue. Peut-être qu’il y a plus d’eau en août-septembre qui permettrait la baignade ? En tout cas, c’est joli mais les petits globetrotteurs sont déçus.
Nous reprenons donc la route avec une paire d’ados râleurs. On continue sur la route 42 pour atteindre le point de vue sur le grand canyon des montagnes du Dhofar (coordonnées GPS).
Eh oui, à Oman, ils ont des baobabs et un grand canyon ! La classe.
On reprend la route et je dois dire que cette route de montagne offre vraiment de très jolis points de vue et les arrêts photos ne manquent pas.
On arrive ensuite (enfin !) à la piste qui mène au Wadi Ash Shuwaymiyyah. On parcourt la distance en berline de loc mais clairement nos copains qui étaient venus en 4×4 d’Abu Dhabi étaient plus confort ! 25 km de chemin en berline, c’est pas fou. En plus, à l’arrivée dans le wadi, c’est crado. Des boîtes en polystyrène trainent au bord de l’eau… On se baigne quand même car on a fait énormément de route pour « ça » mais ça ne méritait pas forcément.
Retour à Salalah pour nous (3h30, quelle folie). On refait une pause au canyon avec le coucher du soleil et la route reste très jolie (heureusement).
Jour 5 : l’ouest du Dhofar jusqu’à Hidden Beach
Après avoir vraiment bien exploré l’est de Salalah les jours précédents, nous décidons de partir vers l’ouest en ce 5ème jour de voyage à Oman en famille.
Premier arrêt sur une plage paradisiaque sans baigneur : Mughsayl Beach (coordonnées GPS).
On continue en direction de Fizaya Beach et la route est vraiment très chouette.
Pour accéder à Fizaya Beach (aussi appelée Fazayah Beach), vous devrez prendre un chemin de montagne plutôt qu’une route mais cela se fait très bien sans 4×4 (vraiment). Arrivée à Fizaya pour le déjeuner. Nous nous installons dans une crique où il n’y a personne. Le rêve.
On reprend la route toujours plus à l’ouest en direction du Yémen. On passe un checkpoint militaire pour savoir où l’on va. On annonce Hidden Beach (juste après le checkpoint et à plus de 100 km de la frontière yéménite) et on nous laisse passer. Mais n’oubliez pas les passeports si vous avez envie de passer par là.
Bref, nous voilà partis pour Shaat Hidden Beach sans 4×4. Grosse erreur 😉 Je vous la fais courte mais je descends régulièrement de la voiture pour vérifier les ornières et que l’on n’arrache pas le pare-chocs. A mi-descente, un 4×4 avec 2 Omanais s’arrête pour nous dire qu’on arrivera jamais à descendre jusqu’à la plage.
Au final, ils nous ont descendu dans leur 4×4 avec tous leurs cousins déjà sur place et nous ont servi le thé mais le stress accumulé nous a un peu empêché de profiter du moment. Ça s’est bien terminé au final mais on a vraiment stressé pour remonter jusqu’à la route et faire le demi-tour dans le chemin en pierre à flan de falaise. A ne pas refaire.
Nous sommes ensuite restés bien tranquillement sur la route jusqu’à l’hôtel !
Jour 6 : Wadi Ayun & Wadi Dawkah
Remis de nos émotions de la veille, départ pour Wadi Ayun. On a bien envie de se trouver un wadi où nous pourrons nous baigner. Il y a pas mal d’escalade pour accéder jusqu’à l’eau dans le Wadi Ayun et il faut bien suivre le chemin balisé.
Ce wadi n’est pas adapté avec de jeunes enfants car les « marches » à passer sont relativement grosses et la descente pas mal pentue.
Mais une fois en bas, on profite d’un super moment de baignade, de plongeons (et de pique-nique, of course !). Et nous, parents, on se rattrape de ce que l’on a imposé à nos enfants la veille
Nous faisons ensuite route vers le Wadi Dawkah qui est en fait une plantation d’arbres à encens. On fait le tour avec un ouvrier et on sait maintenant à quoi ressemble ce fameux « incense tree ». C’est d’ailleurs l’or du Dhofar.
Une dernière noix de coco à la plage de Salalah et il est temps de prendre l’avion le lendemain matin.
Détails pratiques
Où dormir ?
Nous avons loué un appartement deux chambres à Hawana Salalah. L’appartement était dans une résidence avec piscine et le Hawana est dans la même zone que l’hôtel Fanar, pratique si on a envie de profiter de leur beach bar.
La résidence se situe à environ 20km de Salalah centre et bien plus proche des attractions principales. Aucun intérêt d’aller se mettre en plein centre ville alors que l’on peut être au calme vers les plages.
Poussette ou porte-bébé ?
Porte-bébé sans hésiter ! La poussette ne vous servira pas souvent, à part pour les siestes dans les restos par exemple car entre rochers et sable, pas facile de naviguer.
A quelle saison visiter le Dhofar ?
Alors là, il y a débat. Enfin, un petit débat. Le Dhofar est une région très intéressante pour ceux qui vivent au Moyen-Orient car il y fait meilleur quand les pays alentours (le nord d’Oman compris) sont sous une chaleur étouffante, à savoir en juillet-août.
La raison ? C’est grâce à la mousson du Dhofar appelée Khareef (automne en arabe). Mais qui dit mousson, dit pluie. Ben oui, il faut bien les remplir ces wadis. Et si les gens du Moyen-Orient trouvent ça marrant d’aller en vacances sous la bruine, les Petits Globetrotteurs de Bretagne apprécient moyennement. Du coup, je pense que la meilleure période est septembre-octobre, juste après la mousson, quand les wadis sont verts et en eau, les températures agréables (27-30°) mais qu’il ne pleut plus.
Nous y sommes allés mi-octobre sur les vacances scolaires et on a adoré. Les wadis auraient pu avoir plus d’eau mais cela ne nous a pas dérangé et surtout, il y avait peu de touristes. Un vrai bon plan ?
La nourriture dans tout ça ?
Au fil de cet article, je vous ai parlé de beaucoup de pique-nique ! En fait, le Dhofar n’est pas si développé en dehors des beaux hôtels de Salalah et la meilleure façon de déjeuner, c’est d’amener son casse-croûte. C’est pour ça que dans ce genre de pays, je pars toujours avec un sac à dos glacière et 2 pains de glace.
Besoin d’un guide ?
Si malgré tous nos conseils, vous aviez besoin d’un guide papier, je vous conseille le Lonely Planet Oman.
Pour aller plus loin
Le Dhofar, paradis vert du sultanat d’Oman (geo.fr)
Vous connaissez le Dhofar ? Vous avez envie d’aller découvrir Salalah en famille ? Dites-nous tout en commentaire ! On sera ravi d’échanger avec vous.
Laisser un commentaire