Tour du monde en famille : rencontre avec la famille Merour

Après Nelly de « Autour du Monde » qui avait ouvert le bal des interviews de familles « tourdumondistes », c’est une autre maman qui a bien voulu répondre à mes questions. Rencontre avec Delphine de « Une aventure en famille » : un mari, 3 enfants et un tour du monde en famille à son actif. En route.

Entre août 2011 et août 2012, la famille Merour loue sa maison et prend le large. Delphine nous donne plus de détails sur ce voyage extraordinaire.

1. Présentation rapide (membres de la famille, âge des enfants au moment du départ, durée du voyage)

Nous avons voyagé pendant un an, d’Août 2011 à Août 2012, avec nos 3 enfants, âgés au départ de 4 ans ½, 7 et 9 ans.

2. Comment vous est venue l’idée d’un tour du monde ? Combien de temps passé à la préparation du projet ? Des difficultés particulières quand vous avez monté le projet ?

Nous avons toujours été de grands voyageurs… mais sans les enfants. Un voyage au Mexique en couple en 2010 nous a ouvert les yeux : rien n’interdisait de partir en famille, et nous avions envie de partager notre passion avec les enfants.

La « fenêtre de tir » était parfaite. Sylvain venait de terminer son master, les enfants avaient le bon âge, etc…

La préparation s’est étalée sur un an. Elle est exigeante et demande beaucoup d’investissement, mais ne présente pas de difficulté technique particulière. Disons que nous avons mis à profit nos compétences professionnelles en gestion de projet !

3. Combien de temps êtes-vous parti ? Quel(s) mode(s) de transport avez-vous privilégié ? Un thème spécial ?

Nous avons utilisé l’avion pour les longs trajets et les changements de continent, mais avons systématiquement privilégié les transports locaux dans les pays. Cela permet de voyager avec la population, d’être au cœur de la vraie vie, et de multiplier les contacts. Je crois que nous avons essayé tout ce qui se fait : car, bus, train, bateau, cargo, tuk-tuk, rick shaw, songthaew, voiture tirée par des chevaux, taxis de tous styles, métro, minivan, etc…

Nous avons adoré aussi la liberté offerte par la location, en particulier le scooter. On va où on veut, on peut se rendre dans des villages reculés, sortir des sentiers battus, faire des rencontres étonnantes. C’est très répandu en Asie. Il faut oser monter à 3 sur un des scoot… et aussi réussir à trouver des casques pour tout le monde ! Une fois ces barrières franchies, on a le sentiment de vivre « sur la route » de Kerouac. Une petite idée du bonheur 😉

4. Quel est votre meilleur souvenir lors de ce tour du monde en famille ?

Voilà une question très difficile ! Nous avons beaucoup de bons et très bons souvenirs… Nous avons surtout  adoré les rencontres avec les populations, et les paysages naturels sauvages et préservés.

Je me souviens par exemple de  la descente du Mékong depuis la Thaïlande jusqu’à Luang Prabang, au Laos. C’était un moment unique, où le temps s’était suspendu. Nous avons passé deux jours à bord d’une grande pirogue, sans rien d’autre à faire que de regarder les paysages extraordinaires qui s’offraient à nous, et d’échanger avec nos voisins… et nous n’avons pas vu le temps passer.

5. Deux jours sur une pirogue avec un enfant de 5 ans ? Comment as-tu fait pour l’occuper ?

Aucun problème pour le bateau ; pas tant que Nathan soit un enfant calme (au contraire), mais ce type de transport n’est pas comparable avec les 2h de route classique jusqu’à la prochaine étape. Le voyage lui-même fait partie de l’aventure, et même un enfant de 5 ans comprend et ressent ça. Entre école, sieste, jeux avec d’autres enfants, cela passe vite. Etonnant non ?

6. Quelle a été votre plus grosse galère ?

Notre plus grosse difficulté a été l’accès à l’argent. En avoir sur un compte en banque ne signifie pas automatiquement pouvoir y accéder… Nous avons eu des moments difficiles à cause de ça, en particulier au Chili : lorsque nous sommes arrivés à Valparaiso, notre seconde carte a été bloquée à son tour. Evidemment nous étions samedi. Nous avions environ 5 € en poche. Pour  5, et pour 2 jours , cela ne fait pas beaucoup !

Heureusement, nous étions partis depuis quelques mois déjà, et nous avions déjà gagné en capacité de relativiser.

7. Quel est l’impact de cette expérience sur votre famille ?

Nous n’avons pas l’impression d’avoir beaucoup changé…

Notre relation avec les enfants s’est enrichie. Le mode de voyage, et la promiscuité qui y est liée,  faisait qu’ils entendaient toutes nos discussions et participaient donc plus aux décisions.

Ils sont devenus plus débrouillards, et nous leur laissons plus d’autonomie dans leurs décisions et leurs faits et gestes.

Ils sont aussi nettement plus éveillés, moins timides, et ont un contact plus facile !

8. Comment avez-vous financé ce projet ?

Grâce à  nos économies et à la location de notre maison pendant notre absence.

9. Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux familles qui voudraient faire leur propre tour du monde ?

D’abord, ne pas hésiter si l’envie les chatouille. Il faut réaliser une bonne préparation pour avoir l’esprit libre, et bien comprendre qu’on ne part pas en vacances, mais en voyage, ce qui est très différent. L’investissement est grand, au quotidien, mais le jeu en vaut la chandelle.

Retrouvez les aventures de la famille Merour sur leur blog : Une Aventure en Famille. Ils y partagent leur parcours, leur planning et le récit de leurs aventures. Les futures familles tourdumondistes y trouveront pleins d’informations pouvant les aider. Toutes les photographies sont issues de leur blog. Merci à Delphine d’avoir répondu à mes questions et au plaisir de vous rencontrer un jour à Singapour, qui sait ?!