Méduse-boîte : comment limiter les risques et réagir en cas de piqûre ?

Dernière mise à jour le 30 avril 2024 à 6h48

Il y a quelques années à Singapour, la communauté expatriée était en émoi suite à l’annonce par une maman française de l’arrêt cardiaque de son fils de 6 ans à Bintan en mai 2013 suite à une piqûre de méduse-boîte.

Heureusement, l’enfant s’en est sorti sans séquelle après avoir été réanimé par son papa et transporté tant bien que mal jusqu’à Singapour pour être hospitalisé. Un traumatisme pour la famille et des cicatrices à vie pour l’enfant.

L’idée de la maman n’était non pas de dramatiser mais d’avertir car les hôtels ne donnent pour la plupart aucun avertissement aux touristes sur la présence de méduses-boîtes dans leurs eaux.

Forcément, plus de touristes, plus de Bintan Resort. Bref. Alors afin de relayer l’information parce que c’est hyper important, j’ai décidé de faire un article sur le sujet.

Je vous invite à lire celui de Sandra aussi : Mer, plage et… ce qu’il faut savoir sur les cuboméduses (avec le témoignage de la maman du petit garçon en question).

Mon article sur Bintan a également été mis à jour avec une alerte sur les dangers liés aux méduses-boîte. Mais il y a également eu des cas en Thaïlande avec un petit garçon de 5 ans qui a perdu la vie à l’été 2014 sur l’île de Koh Phangan.

Qui est la méduse-boîte ou cubozoaire ?

Une des créatures les plus venimeuses du monde surtout les espèces Chironex fleckeri, Carukia barnesi et Malo kingi. Son ombrelle a la forme d’une boîte contrairement aux autres méduses, d’où son nom. Comme elle est pratiquement transparente, elle est extrêmement difficile à repérer. Les tentacules de la méduse-boîte peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres de long et « chaque tentacule possède environ 500 000 cnidocytes, contenant des nématocystes, un mécanisme en forme de harpon microscopique qui injecte le venin dans la victime » (Source : Wikipédia).

Où trouve-t-on la méduse-boîte ?

A l’origine, surtout en Australie entre octobre et mai. L’Australie est d’ailleurs bien équipée pour faire face à cette menace bien réelle : filets de protection, panneaux d’avertissement et vinaigre disponible sur la plage. Depuis quelques années, la méduse-boîte semble étendre son territoire à d’autres endroits et notamment à Hawaï, au Mexique et en Asie du sud-est (Philippines, Thaïlande, Indonésie, Malaisie). Il y a moins de cas de piqûres en Asie du sud-est qu’en Australie mais plus de décès. Cela s’explique sûrement par le peu de mesures préventives dans cette région du globe (pas de filets de protection, pas forcément de vinaigre, pas d’hôpital de qualité à proximité, etc.). Les enfants sont les plus vulnérables du fait de leur masse corporelle plus faible.

Que faire en cas de piqûre de méduse-boîte ?

• Appeler les secours immédiatemment
• Sortir la victime de l’eau
• Rincer les zones infectées avec du vinaigre (4-6% d’acide acétique) pendant environ 30 secondes (ne pas frotter et ne pas utiliser d’eau douce qui ne ferait qu’empirer les choses)
• Rincer à l’eau de mer et remettre du vinaigre pour arrêter la propagation des  nématocystes de la méduse-boîte qui n’ont pas encore été déversées dans la circulation sanguine
• Retirer les tentacules en se protégeant la main avec un gant (uniquement après les avoir asperger de vinaigre au risque d’aggraver l’envenimation)
• En cas d’arrêt cardiaque, la réanimation cardio-pulmonaire prend bien-sûr la priorité sur les étapes précédentes

Plonger les zones infectées dans l’eau chaude après avoir neutraliser les tentacules à l’aide de vinaigre et après les avoir toutes retirées semble être la meilleure solution connue à ce jour par les scientifiques pour soulager la douleur d’après la chercheuse spécialiste des méduses-boîte le Dr. Angel Yanagihara (article en anglais dans le Discovery Magazine).

Comment prévenir les risques ?

• Se renseigner auprès de l’hôtel avant d’aller se baigner,
• Faire porter un sting suit à l’enfant en cas de doute ou préférer la piscine (trouvé par ici),
• Se former aux premiers secours pour être en mesure de faire un massage cardiaque,
• Protéger les tortues de mer qui sont le principal prédateur des méduses-boîte,
• Enseigner aux enfants qu’il ne faut jamais toucher une méduse, même morte sur la plage, car elle reste urticante,
• Ajouter du vinaigre et un gant à votre trousse à pharmacie

Faut-il céder à la panique ?

Non. Lorsque les soins appropriés sont administrés à la victime, il semblerait que les cas de décès soient minimes. Il faut simplement prendre ses précautions en toute connaissance de cause. Cet article a donc pour but d’informer. Je ne suis pas médecin et souhaite seulement partager avec vous les informations que j’ai pu recueuillir.

Comment savoir s’il y a des méduses-boîte où je vais ?

Australie

L’Australie est connue depuis longtemps pour ses méduses-boîte. Elle est donc bien organisée pour lutter contre tout problème. Vous serez averti qu’il ne faut pas se baigner et les secours sont bien formés en cas de soucis.

Asie du Sud-Est

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant pour les pays d’Asie du sud-est dans lesquels il y a eu plusieurs accidents – Indonésie et Thaïlande notamment.

Avant votre arrivée, vous pouvez faire une recherche sur internet du type « Malaisie + Méduse boite » et voir si vous trouvez des articles de journaux qui mentionnent des problèmes ou bien encore des forums de voyageurs.

En cas de doute et si votre hôtel n’est pas en mesure de vous fournir des informations précises, mieux vaut prévenir que guérir.

Il est à noter toutefois que les tentacules des méduses-boîte ne peuvent pas traverser les vêtements. Porter un collant à pied ou avec des chaussons de plongée par exemple, et un haut anti-UV assurera déjà une bonne parade.

Pour aller plus loin :

Article Wikipédia sur les cubozoaires ou méduses-boîte
Vidéo National Geo sur l’expérience du Dr. Yanagihara

Sources pour préparer cet article : Wikipédia, Discovery Magazine, Site du Dr. Yanagihara, WebMD, Australian Resuscitation Council